Quand le désaccord fait progresser : le conflit sociocognitif, votre meilleur allié en formation
Ça vous est déjà arrivé ? Début de formation, tout roule, jusqu’à ce que Patrick, bras croisés au fond de la salle, lâche un : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous venez de dire. Chez nous, ça ne marche pas comme ça. » Un moment de flottement, quelques regards qui se croisent… et là, deux choix : l’esquive ou l’opportunité. Et si, justement, c’était le point de départ idéal d’un vrai apprentissage collectif ?
Et si le vrai moteur de l’apprentissage collectif… c’était le conflit ?
Donc on évite le clash stérile et la dispute de couloir. On utilise le désaccord pour faire réfléchir et bousculer gentiment et pour accompagner la montée en compétences. Bref le conflit socio-cognitif, c’est une super outil concept en formation !
Un peu de Piaget, beaucoup d’intelligence collective
C’est le célèbre Jean Piaget, grand ponte de la psychologie du développement, qui a mis en lumière ce mécanisme. Il l’explique ainsi : lorsqu’on confronte nos idées à celles des autres, on sort de notre zone de confort mentale, et c’est là que la magie opère. On ne parle pas ici de chaos, mais d’un déséquilibre constructif, qui oblige chacun à affiner sa pensée.
Deux forces cognitives sont en jeu :
- L’assimilation : on intègre des idées nouvelles… si elles ne chamboulent pas trop notre cadre de pensée.
- L’accommodation : là, on revoit carrément notre copie pour intégrer des infos qui dérangent nos certitudes.
La rencontre des deux ? Un terrain fertile pour apprendre vite, bien, et ensemble.
En formation, ça donne quoi ?
Imaginez une session où un participant remet en question une méthode présentée. Loin d’être un frein, ce mini-choc d’idées devient une occasion en or. Parce que dans ce moment-là :
- Chacun exprime son point de vue
- Tout le monde écoute, challenge, ajuste
- Et à la sortie : un groupe plus affûté, une compréhension enrichie, un vrai déclic collectif
On n’apprend pas malgré le désaccord. On apprend grâce à lui.
Formateurs : comment en faire un super outil pédagogique ?
Le conflit sociocognitif ne s’improvise pas. Il se prépare, s’encadre, se sublime.
Voici les bons réflexes à adopter :
- Créer un climat de sécurité : pas de jugement, juste des points de vue qui s’additionnent.
- Favoriser les échanges contradictoires : une bonne formation, c’est aussi du débat, pas un monologue.
- Canaliser les débats : le but, ce n’est pas de gagner, c’est de comprendre.
- Valoriser les apports de chacun : une idée challengeante aujourd’hui, une vérité collective demain.
4 tips pour intégrer le conflit sociocognitif dans vos formations
- Faites émerger les désaccords en posant des questions ouvertes
- Clarifiez les règles de discussion dès le départ
- Reformulez les points de friction pour les rendre féconds
- Mettez en place une synthèse collective pour ancrer les apprentissages
En conclusion : le désaccord n’est pas une menace, c’est un moteur
Dans un monde pro où tout change vite, où il faut savoir penser autrement, confronter ses idées devient une compétence clé.
Le conflit sociocognitif, bien utilisé, c’est un moteur puissant pour faire émerger des solutions plus fines, plus riches, plus collectives.
Il y a longtemps que chez mySkillFactory on l’utilise à bon escient et sans se priver