L’IA, copilote de la formation : encore faut-il garder le volant…

Ne nous leurrons pas, nous rentrons dans un monde tout IA. La question n’est plus de savoir si c’est souhaitable, nous y sommes. Point. La transmission des savoirs, comme d’autres disciplines, n’est pas épargnée par ce tsunami. Mais ne nous trompons pas. Somme toute, L’IA reste du calcul. Elle n’a pas de relation au monde. C’est comme si nous réduisions un être humain à un cerveau. Sauf que notre relation au monde passe par le corps. Or une IA n’a pas de corps… Gérard Berry, lauréat 2014 de la médaille d’or du CNRS, pionnier de l’informatique et grand théoricien des langages de programmation, expliquait en 2016 dans un article passionnant du nouvel Obs : « L’ordinateur est complètement con ». Alors oui, dans le domaine de la formation, l’IA est un assistant surdoué qui ne dort jamais. Elle personnalise les parcours, automatise les tâches répétitives et crée des expériences immersives qui, il y a encore quelques années, relevaient de la science-fiction. Mais comme le disait si bien l’oncle Ben à Peter Parker : « Avec un grand pouvoir viennent de grandes responsabilités. » L’IA peut transformer l’apprentissage. Mais mal encadrée, elle peut aussi dériver. Voici les virages à bien négocier pour éviter la sortie de route.

1 – Manipulation de contenus : la frontière trouble entre réel et fiction

L’IA peut créer du contenu pédagogique en quelques secondes… mais aussi propager des deepfakes, réécrire l’histoire ou produire de la désinformation. Parade essentielle : instaurer une validation humaine systématique avant toute diffusion de contenu IA.

2 – Biais algorithmiques : un apprentissage faussé dès la source

Formée sur des données imparfaites, une IA peut reproduire voire amplifier des stéréotypes ou des discriminations. Point de vigilance : diversifier les jeux de données, tester les modèles, et associer des experts de l’éthique et de l’inclusion.

3 – Perte de personnalisation humaine : une uniformisation dangereuse

L’IA promet du sur-mesure… mais une automatisation excessive peut standardiser l’expérience et ignorer les singularités humaines. Équilibre à maintenir : laisser aux formateurs la liberté d’adapter les parcours en temps réel.

4 – Surveillance et atteinte à la vie privée : où mettre la limite ?

L’IA peut analyser les comportements d’apprentissage. Mais à trop vouloir tout suivre, on risque de tomber dans une logique de surveillance. Ligne de conduite : garantir la transparence sur l’usage des données et offrir un contrôle réel aux apprenants.

5 – Déshumanisation de l’apprentissage : l’IA ne remplacera jamais l’émotion

L’apprentissage, c’est aussi de la spontanéité, des émotions, de la relation humaine. Rappel fondamental : ne jamais dissocier l’IA de la dimension humaine dans un parcours de formation.

6 – Automatisation inappropriée : tout ne peut pas être délégué à la machine

Un chatbot ne remplacera jamais un formateur dans un moment de doute, d’empathie ou de coaching personnalisé. Répartition des rôles : confier à l’IA ce qu’elle fait bien, laisser à l’humain ce qu’il fait mieux.

7 – Dépendance technologique : attention à la panne généralisée (ça vous rappelle quelque chose ? 🙂 )

Un système trop dépendant de l’IA devient fragile : bugs, cyberattaques, obsolescence… Plan de secours : prévoir des alternatives humaines et des protocoles de secours en cas de défaillance.

8 – Qualité inégale des contenus : entre génie et approximation

Un texte généré par IA n’est pas toujours pertinent pédagogiquement. La forme ne garantit pas le fond. Filtre de qualité : faire systématiquement relire les productions IA par des professionnels de la pédagogie.

8 – Qualité inégale des contenus : entre génie et approximation

Un texte généré par IA n’est pas toujours pertinent pédagogiquement. La forme ne garantit pas le fond. Filtre de qualité : faire systématiquement relire les productions IA par des professionnels de la pédagogie.

9 – Érosion de l’esprit critique : l’IA répond… sans questionner

Si une IA fournit tout, tout de suite, où est la place du doute, de l’analyse, du recul ? Approche pédagogique : privilégier les méthodes actives qui encouragent la réflexion et l’analyse.

10 – Exclusion numérique : tous les apprenants ne sont pas égaux

L’IA nécessite des outils et des compétences numériques qui ne sont pas universellement partagés. Engagement inclusif : accompagner les publics éloignés pour garantir une égalité d’accès à la formation augmentée. Innovation ou progrès ? À nous de choisir. L’intelligence artificielle n’est ni un ennemi, ni une baguette magique. C’est un outil. Un accélérateur de progrès, à condition de ne jamais lui céder les commandes. Les opportunités sont immenses, mais elles doivent être encadrées par une réflexion éthique et pédagogique forte. L’enjeu est simple : faire en sorte que l’IA reste un allié de la formation et non un automatisme sans réflexion. Je découvre mySKillFactory